Les militaires doivent passer de longues périodes dans les fortifications, plus ou moins saines.
L’alimentation des soldats constitue un chapitre important de l’hygiène sociale.
La cohabitation parfois de plusieurs centaines de soldats ne peut se faire dans des conditions de précarité et d’approvisionnements. Le fort est un endroit que l’on s’efforcera de ressembler à une sorte de village avec cour principale, ses quartiers latéraux, chambrées, cuisines réfectoires, installations sanitaires. Tout cela sans verser dans le luxe, mais les leçons tirées des derniers conflits de 1870, la misère de nos troupes, la débandade de nos armées, ont marqué l’esprit des dirigeants et particulièrement les Chefferies, chargées de la construction et de l’organisation des forts.
Rappelons que le fort de Villiers a été construit de 1878 à 1880 pour 12 officiers, 26 sous-officiers, 350 soldats.

Le service militaire

La taille des appelés doit être de 1 mètre 65, en moyenne.
3 à 7% sont analphabètes.
Pour les métiers, 53 à 64 % sortent du secteur primaire, 22 à 35 % du secondaire, 10 à 12 % du secteur tertiaire.
Les hommes sont versés de 65 à 70 % dans l’infanterie, 10 à 15 % dans l’artillerie, 6 à 9 % dans la cavalerie, 3 à 6 % dans le génie, le train et autres services.
Les classes durent 6 mois, l’instruction comporte : gymnastique, escrime, combats, manœuvres, marches de défilés et cours de civisme, beaucoup de tirs.
Un mot sur les artilleurs en plus grand nombre dans les forts, l’artilleur souvent issu du secteur secondaire, où il est artisan, charron ou forgeron, mais aussi du secteur agricole ou du commerce. Solide, plutôt grand, de fort belle stature, supérieure à 1 mètre 70, fort correctement instruit tout comme son camarade affecté au génie.
Généralement le service militaire se déroule sans à coup, rien pour 80 % des soldats ne vient troubler cette période, une vie quotidienne faite de corvée de gardes, de revues, de divers travaux, et aussi d’ennui. La promotion militaire prend le même chemin que l’ascension sociale. Sans compter le prestige envers la gente féminine.
En 1888, le ministre de la Guerre Charles Saulces de Freycinet écrit :
Le soldat employé à des manœuvres fastidieuses mettait quatre à cinq fois le temps qu’il faudrait. Il passe une grande partie de son temps dans l’oisiveté, et l’esprit ouvert à toutes les occasions de débauche. Il faut maintenir une discipline très stricte, une répétition d’exercices et de manœuvres dont l’utilité n’est pas toujours comprise du soldat…Le peu de liberté, et responsabilité d’action laissées aux soldats : font que ce dernier, se laisse aller à la passivité, voire à boire exagérément.
caserne
Nous remercions Monsieur Pierre Richard de nous avoir autorisés à reproduire les informations tirées de ses livres, afin de mieux faire connaître les forts Séré de Rivières et en particulier le fort de Villiers.
Bibliographie
Pierre Richard : « Vie des soldats dans les forts Séré de Rivières – Au château….fort Du Mont-Vaudois », « Le permis de construire d’un fort Séré de Rivières »
Julien Depret – Maubeuge la Militaire,
Le Centre de Documentation de la Défense de Paris du fort de Sucy en Brie.
L’Association Vauban – Les fortifications en Île de France 1792-1944
Les Bretons dans la guerre de 14-18, éditions Ouest-France 2006.

En ligne

Nous avons 67 invités et aucun membre en ligne

Accès

Aller au haut